TROYES : à la découverte de le Cité du Vitrail et du patrimoine verrier de l’Aube

(Olivier THIBAUD : texte et photos)

Le saviez-vous ?

La France renferme 80% des vitraux de la planète, 80% de ces vitraux français se situent au nord de la Loire, 80% des vitraux du nord de la Loire se trouvent en Champagne et 80 % des vitraux de la Champagne sont dans l’Aube !

Quatre vitraux sur dix à travers le monde se trouvent donc ici, dans l’Aube !

Nulle part ailleurs en tout cas on ne rencontre une telle concentration et une telle qualité de verrières.

Il était donc évident qu’un musée du vitrail naisse un jour en France ait !

Et c’est chose faite depuis la mi-décembre 2022 avec la Cité du Vitrail qui a vu le jour dans l’ancien Hôtel-Dieu-Le-Comte à Troyes en Champagne !


L'ancien Hôtel Dieu abrite la Cité du Vitrail

A l’intérieur de ce bâtiment du XVIIe siècle, classé, le parcours muséographique met en valeur à la fois la richesse verrière de la Champagne méridionale et l’art du vitrail.


Des styles, des époques

Elle met en lumière la tradition verrière de tout un département, l’Aube, particulièrement riche en vitraux de toutes époques.

L’ouverture de cet espace à mi chemin entre le musée et le centre d’interprétation est un événement culturel important pour la capitale de l’Aube.



Cathédrale Saint-Pierre - Saint-Paul

Il invite à revisiter l’art du vitrail… et à redécouvrir la ville, très belle cité médiévale et ses merveilleux vitraux disséminés dans les édifices religieux. !

Le célèbre jubé de l'église de la Madeleine


Détail du jubé

A ne pas manquer les patrimoines verriers de la cathédrale Saint-Pierre - Saint-Paul et de l’église de la Madeleine, la plus ancienne de Troyes, qui a conservé un somptueux ensemble de verrières du XVIe siècle ainsi que son extraordinaire jubé.


Calvaire en bois peint du XVIIe siècle

Le vitrail à hauteur de regard

Troyes et l’Aube possèdent la plus grande et la plus belle collection de verrières peintes d’Europe.

Un art qui a explosé au Moyen Age et un maître verrier troyen, mi-artiste, mi-artisan, perpétue encore de nos jours la tradition.

Un centre d’interprétation du vitrail met en lumière ce trésor patrimonial que l’on trouve en abondance dans les églises auboises.

Après la création du plus vieux vitrail dans l’Aube, attesté de 850 ans environ , la Cité du Vitrail propose un hommage mérité à l’un des fleurons artistiques du département.

C’est l’Hôtel-Dieu-le-Comte, remarquable ensemble de bâtiments reconstruits au XVIIIe siècle, où résident déjà le centre universitaire de Troyes et la pharmacie musée, qui a été choisi comme écrin.

Un lieu chargé d’histoire et - pour ainsi dire - prédestiné, puisque situé entre cathédrale et basilique.


A hauteur de regard : le supplice de Saint Vincent

Alors que les vitraux ne sont souvent visibles qu’en contre-plongée, au prix d’un sérieux torticolis ou avec beaucoup de recul, ils sont exposés ici à hauteur d’homme.


Notables et riches bourgeois ornent leur fenêtre de vitraux

Sur 3 000 m2, la collection déroule les mutations stylistiques qui ont affecté cet art très représentatif du patrimoine troyen et aubois.

Les œuvres originales qui sont exposées sont régulièrement renouvelées au gré des prêts.


Vitrail moderne pour le Musée automobile de Reims

Le vitrail civil côtoie le vitrail religieux, le vitrail moderne le vitrail ancien, de même que le vitrail du département laisse une place aux œuvres originaires d’autres départements ou régions.



La Cité du Vitrail c'est pour les petits et les grands

Mais pas que : Troyes rime avec pans de bois !


Maisons à pans de bois

Qui arpente les rues de Troyes est frappé par l’extraordinaire profusion de maisons à pans de bois qui habite le paysage.

La ville possède sans conteste l’une des plus belles et des plus riches collections de maisons de ce type, dites aussi « à colombage ».

Ce sont ces zébrures caractéristiques — verticales, horizontales ou obliques, qui révèlent au grand jour le squelette du bâtiment.

On parle du reste d’ossature en bois.

Et pourtant, cet inestimable patrimoine revient de loin.

Il tire même son origine d’un événement catastrophique pour la ville !

La quasi-totalité des maisons en bois que l’on peut admirer aujourd’hui ont en effet été construites après le grand incendie de mai 1524.

Ce gigantesque brasier ravagea un quart de la cité, réduisant en cendres quelque 1 500 habitations et jetant à la rue environ 7 500 personnes !


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