LE SOLEIL EN FACE : révélations de la scène artistique du Burkina Faso

« Construire, déconstruire, reconstruire sont des actions que j'utilise souvent dans mon travail avec une recherche illogique du trait et de la forme, » nous confie l’artiste burkinabé Harouna Ouédraogo .

Harouna Ouédraogo, une force solaire et tragique

Harouna est né en 1981 à Ouahigouya, dans le nord du Burkina Faso, où il dessine depuis son enfance.

Il se met à la peinture en 2000 puis s’inscrit à l’Inafac (Institut national de formation artistique et culturelle) de Ouagadougou pour trois ans.

Dessinateur au style expressif et acéré, Harouna expérimente l’abstraction tout en se donnant la liberté, du geste et du mouvement.

Ses œuvres sont inspirées de la société qui l’entoure.

La rue, l’humain, la vie quotidienne lui offrent un panel infini de sujets.

Harouna Ouédraogo (g.) et Olivier Sultan (d)

Le galeriste Olivier Sultan précise :

« Les grands visages d’Harouna Ouédraogo portent une force solaire et tragique, née du doute de la possibilité de traduire l’apparence extérieure d’un être.

La réalité semble parfois nous fuir, alors même que celle du Burkina Faso se fait chaque jour plus pressante.

Son œuvre, comme celle de son compatriote Christophe Sawadogo (qui expose simultanément et que nous rencontrerons courant mars – ndlr), s’inscrit dans un moment historique, avec une génération d’artistes qui se réapproprient la figuration, mais avec des visages menacés de délitement, d’effondrement, et qui peuvent rappeler la réalité actuelle du « pays des hommes intègres », qui peine à resurgir. »

Et de poursuivre :

« Harouna propose des visages semblant se recomposer, regagner leur substance pour se réincarner.

Peut-être que la figuration humaine n’est plus à déconstruire, comme les avant-gardes l’avaient proclamé, mais à reconstruire ? Pour ne plus « perdre la face », mais pour regarder enfin le Soleil en face… »