En octobre dernier les toqués de chocolat et d'autres douceurs cacaotées se sont donnés rendez-vous au Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris pour ce qui est le plus important salon du monde dédié au chocolat.
Et c’est sans surprise que le premier producteur au monde de cacao – la Côte d’Ivoire – y tenait une place de choix.
L'éléphant, emblème de la Côte d'ivoire, en chocolat
Tout d’abord, quelques chiffres (pour 2020) :
La production mondiale de cacao est de 4,5 millions de tonnes pour 5 millions de producteurs (90% de la production est le fait de petites exploitations familiales)
Avec quelque 2 millions de tonnes, la Côte d’Ivoire arrive en tête pour 43% du cacao mondial (suivie du Ghana)
Les Africains fournissent plus de 70% des fèves de cacao
Les cacaoyères couvrent plus de 8 millions d’hectares
Les rendements varient de 150 à 2 500 kg/ha/an
La consommation de chocolat devrait augmenter de 20% entre 2020 et 2025.
Le Français consomment 13kg de chocolat par personne et par an
Si le Salon du Chocolat est un événement de taille mondiale, c’est l’occasion de rappeler combien le marché du cacao est inéquitable.
En effet, on peut estimer que sur le prix de vente d’une plaquette de chocolat l’agriculteur ne touchera que 4% .
Alors, comment s’articule le marché du cacao ?
La pauvreté généralisée résultant de la faiblesse des cours, la déforestation, le travail des enfants et le travail forcé sont les principaux impacts générés par la culture du cacao.
Les pays producteurs sont essentiellement centrés sur la matière première et non sur la transformation.
Côté négoce, les affaires de cacao sont aux 2/3 entre les mains des multinationales Cargill et Olam, les autres se partageant le tiers restant.
Au niveau de la transformation les grands industriels sont au nombre de quatre : Callebaut, Cargill, Blommer et Cémoi.
Enfin, à l’étape de la confection de chocolat, 95% sont entre les mains de cinq grandes compagnies Hersheys, Mars, Kraft, Nestlé et Ferrero.
C’est dire combien les acteurs du marché, du négoce et du détail influencent les cours de la matière première, alors que les producteurs n’ont que très peu de poids sur ces prix et n’apparaissent que comme une variable d’ajustement .
A lire :
« Cocoaïns » de Armand Gauz publié aux éditions de L’Arche
L’auteur – au style jubilatoire proche du slam et de l'oralité - y campe le colonialisme du chocolat, exploitation du cacao.
C’est l’histoire d'un pays – la Côte d’Ivoire - à travers cette matière première mondialisée dont il ne tire qu'un profit minimal .
En clair, l’auteur explique comment de la fève au produit transformé, la culture et le commerce du cacao traduisent les rapports de domination imposés par l'Occident aux pays producteurs d'Afrique.
Entre les champs de cacaoyers et les tablettes de chocolat des groupes industriels se croisent traditions, mondialisation et néocolonialisme…
Danse traditionnelle ivoirienne
Bugatti 35 de 1927 : 400 kg de chocolat et 380 heures de travail
Commentaires
Enregistrer un commentaire