Quand la mémoire des ancêtres esclaves croise celle des communautés amérindiennes !
Ou l’extraordinaire parcours des Africains-Américains de La Nouvelle-Orléans.
Costume zulu 1988
Cette dénomination rend hommage aux Amérindiens qui, comme eux, ont dû faire face à la domination française, espagnole et américaine durant des siècles.
Derrière leurs éblouissants costumes de perles et de plumes, c’est aussi une histoire de violence et de résilience qui se raconte.
L’exposition, conçue en collaboration avec les représentants des communautés des Black Indians, révèle cette histoire selon un parcours à la fois géographique, de l’Europe vers l’Afrique et l’Amérique, et chronologique, des débuts de la présence européenne en Louisiane à aujourd’hui.
Costume de Big Chief porté par Darryl Montana en 1955
« If you go to New Orleans you ought to go see the Mardi Gras » - « Si tu vas à La Nouvelle-Orléans, tu devrais aller voir le Mardi Gras, » entonne Professor Longhair (légendaire musicien de blues de La Nouvelle-Orléans – 1918-1980) dans son titre emblématique, « Mardi Gras in New Orleans »(1949).
Car s’il y a un événement qui incarne l’identité de La Nouvelle-Orléans, c’est bien son carnaval, ses chars et ses fanfares défilant dans le Vieux Carré de la ville.
En marge de ces festivités héritées de l’époque coloniale française, une tradition longtemps passée sous silence perdure depuis plus de 150 ans :
les spectaculaires défilés de Black Indians, aux magnifiques costumes ornés de perles, sequins et plumes.
Costume "Esprit de l'âme" avec sur le plastron l'arrivée d'un bateau négrier et sur le tablier un homme lynché entouré de membres du Ku Klux Klan
Popularisées par la série Treme de David Simon (HBO) dans les années 2010, ces parades constituent un puissant marqueur social et culturel pour les Africains-Américains de Louisiane.Portées par les percussions et les chants des Big Chiefs et Queens issus d’une quarantaine de « tribus », elles célèbrent la mémoire de deux peuples opprimés, amérindiens et descendants d’esclaves.
Elles témoignent de la résistance de la communauté noire aux interdits de la ségrégation raciale et aux festivités de Mardi Gras dont elle était autrefois largement exclue.
Tout en rendant hommage aux communautés amérindiennes ayant recueilli les esclaves en fuite dans les bayous.
Costume de Skull and Bones porté par le Chief Bruce Sunple Barnes
À travers un parcours géographique et chronologique jalonné d’entretiens, de costumes contemporains et d’œuvres traditionnelles, l’exposition révèle une culture singulière, construite par plus de trois siècles de résistance contre les assauts de la domination sociale et raciale, encore présente aujourd’hui.
Steve Bourget (g.) et Bruce Sunple Barnes (d.)
Commissaire principal
Steve Bourget, responsable de collections Amériques, musée du quai Branly – Jacques Chirac
Kim Vaz-Deville devant son costume "Our Lady of Lake Pontchartrain"
Commissaire associée
Kim Vaz-Deville, professeur à la Xavier University of Louisiana, La Nouvelle-Orléans
Bruce «Sunpie» Barnes est également un musicien d'exception
Comité scientifique
Bruce «Sunpie» Barnes, chef des Skull and Bones et membre du conseil d’administration du Backstreet Cultural Museum
Informations pratiques
Adresse :
Musée du quai Branly – Jacques Chirac
37 quai Branly
75007 Paris
Horaires :
Jusqu’au 15 janvier 2023
Tous les jours sauf le lundi, de 10h30 à 19h
Nocturne le jeudi jusqu’à 22h
Site internet :
Tarifs :
Tarif plein : 12 €
Tarif réduit : 9 €
Gratuit pour les moins de 26 ans
Daughter of the Gods (Fille des Dieux), fille de l'orisha yoruba Shango
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