Ambition Africa a réuni comme chaque année, les acteurs majeurs du développement et des relations Afrique - France.
Au programme de cette édition 2022, 17 tables rondes rassemblant plus de 1 600 participants en présentiel et bien plus en digital, au nombre desquels plus de 700 entreprises africaines en provenance de 43 pays du continent.
L’une des conférences phares de cette rencontre était sans nul doute le débat sur le sujet « Talents africains, quels défis pour la formation professionnelle en Afrique ».
Cet échange a été l’occasion pour Séfora Kodjo, Présidente de la Fondation SEPHIS et investie dans l’autonomisation des femmes africaines, de rappeler la nécessité pour les talents Africains d’être valorisés sur le continent sans attendre une reconnaissance extérieure : « Sur le continent, 75% de la population est jeune et 80 % ne sont plus formés après 18 ans, » tenait à rappeler Séfora Kodjo, avant d’ajouter :
« Le vrai défi pour le développement de nos pays est de donner accès à des compétences professionnelles à nos jeunes, une professionnalisation, de renforcer leurs capacités entrepreneuriales et leur donner accès à des financements. Le développement du continent commence avant tout par nous valoriser nous-mêmes .»
Cette 4ème édition de la rencontre des acteurs du développement des relations Afrique - France, s’est terminée sur une grande question :
« Pourquoi ne pas organiser la prochaine édition d’Ambition Africa dans un pays africain pour permettre à un plus grand nombre d’acteurs d’y participer et contrecarrer le problème des visas qui représente un véritable frein à la participation des entreprises africaines à cette rencontre ? »
Affaire donc à suivre…
Afrique – France : les relations économiques bilatérales en chiffres
- près de 33 000 entreprises Françaises ont exporté vers des pays africains en 2021 (source Douanes) ;
- la France est la première destination européenne choisie par les étudiants africains en mobilité (source OCDE) ;
- plus de 1 400 entreprises africaines sont présentes en France et emploient plus de 18 400 personnes (source Orbis) ;
- les stocks d’IDE français (investissements directs à l’étranger) en Afrique ont été multipliés par six entre 2004 et 2021 et s’élevaient à 48,1 millions d’Euros à la fin 2021 (source Banque de France).
La FINTECH : accélérateur de développement
La forte délégation de la République Démocratique du Congo (RDC) comportait une pépite en la personne de Gisèle Mwepu, une star de la FINTECH.
Pour mémoire, une FINTECH est une entreprise qui développe une technologie numérique innovante pour optimiser un service financier.
Et c’est bien le cas de Gisèle Mwepu qui a créé et dirige Okapi Finance à … Stockholm ( !) .
Gisèle est titulaire d'une maîtrise en informatique et d'un diplôme d’ingénieure civile en technologie informatique.
Cette entrepreneure en série en IT (Internet Technologies) a pour passion l'utilisation de la technologie pour améliorer le quotidien des gens.
Gisèle est partie du constat que 80% de la population en Afrique est non bancarisée .
Elle s'est donc donnée pour mission de bancariser avec Okapi les non bancarisés, rien de moins !
"Tout le monde a le droit d'accéder aux services financiers, poursuit-elle, quel que soit son lieu de résidence ou sa situation financière."
La plate-forme Okapi crée un écosystème financier qui accélère l'inclusion financière en proposant des services pour tous.
Dans cet écosystème, on trouve des institutions gouvernementales, des entreprises, des petits commerçants et des particuliers.
Du paiement des salaires à l'augmentation de l'accessibilité aux crédits numériques, la plate-forme Okapi offre à ses utilisateurs des services financiers en toute sécurité et les rend abordables et accessibles.
Okapi se concentre sur les femmes qui sont la moelle épinière du secteur informel de la vente au détail et en gros en Afrique. Les femmes représentent 67% des non bancarisés.
Okapi compte aujourd’hui plus 500 000 utilisateurs en Afrique dont 100 000 en RDC.
Gisèle a reçu plusieurs prix dont le prestigieux prix du « Talent de l'innovation pour la Suède » en 2017.
Elle a été nommée femme la plus influente d'Afrique dans les affaires et le gouvernement pour le secteur financier en 2018.
Gisèle a également reçu le titre de Docteur Honoris Causa de l'Université Mälardalen en Suède en 2019.
Enfin, Gisèle Mwepu vient de remporter le titre d’entrepreneur de l’année du Prix de la Presse Panafricaine MOKANDA .
Entretien de Gisèle Mwepu à suivre sur BFM TV :
Commentaires
Enregistrer un commentaire