Parcours des mondes : Basquiat rencontre l’univers Kongo

 (par Ambre Delcroix et Olivier THIBAUD)


C’est un rituel un rituel bien établi !

Chaque année au mois de septembre, le Parcours des mondes rassemble des marchands d’arts premiers qui se déploient dans les galeries du quartier des Beaux-arts à Paris.

Pour cette année, 47 enseignes internationales participaient à cet événement.

Du 6 au 11 septembre derniers, une nouvelle fois les marchands, spécialistes d’art tribal – ou premiers – sont venus à la rencontre des amateurs.

Certains antiquaires arrivaient des États-Unis et même d’Australie !


Sam Singer, président d'honneur de Parcours des mondes, échange avec Ambre Delcroix

A l'instar de Sam Singer, président d'honneur de cette édition des Parcours et grand collectionneur d'arts premiers, venu de Californie .

Il est le fondateur de l’agence de communication d'entreprise Singer Associates Public Relations à San Francisco qui jouit d’une réputation internationale.

Sa passion pour les arts premiers remonte à son enfance et il a suivi presque toutes les éditions de Parcours des mondes . 

Il a confié lors d'un entretien exclusif à Ambre Delcroix

« Ma mère m’avait rapporté quand j’étais tout jeune une petite  statuette du Bénin garnie de plumes, certainement une statue Vodou . Cet objet m’a fasciné et depuis cela n’a pas cessé... »

C’est donc une édition très portée par l’Afrique, dans une moindre mesure l’Océanie et plus rarement les Amériques, qui offrait des expositions thématiques comme « Les Masques Sowei de Sierra Leone » à la galerie Abla & Alain Lecomte, « Le royaume Kuba du Congo » à la galerie bruxelloise Jo De Buck (qui était l’invitée de la Galerie Nicolas Deman) ou encore un accrochage mêlant art ancien et art contemporain sur le thème du singe Baoulé à la galerie Lucas Ratton.

Une tendance qui s’affirme. 

Téléphone tribal ? Non, coupe à offrande Idoma

La galerie Vallois, qui montrait depuis longtemps les créateurs africains contemporains - en particulier du Bénin - n’est plus marginalisée dans le quartier puisqu’elle présentait cette année pour le Parcours une réunion exceptionnelle d’œuvres de l’artiste et designer togolais Kossi Aguessy (1977-2017) .


Mais le clou de l’événement était sans nul doute une exceptionnelle confrontation Jean-Michel Basquiat – Univers Kongo, proposée par la Galerie Gravida en association avec le Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren en Belgique et en partenariat avec les galeries Bernard Dulon et Enrico Navarra, ainsi que Parcours des mondes .


L'escalier à double révolution de la Galerie Gravida

La galerie Gradiva, sise quai Voltaire, accueillait « Résonance, Jean-Michel Basquiat et l’univers Kongo ».


Les dessins sont issus de collections privées, les sculptures nkonde (originaires d’une région qui correspond aux actuelles République démocratique du Congo, République du Congo et Angola) étaient prêtées par le musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren en Belgique. 


Les Nkisi Nkonde figurent au rang des œuvres africaines les plus connues, les plus plébiscitées mais aussi les plus fragiles.



Une vingtaine de remarquables "fétiches à clous", statues anthropomorphes et zoomorphes nkisi nkonde, ont ainsi été choisis parmi les collections du musée et sont ici montrés pour la première fois au public.



Une sélection complétée par quelques prêts particuliers .



Selon les commissaires, ce dialogue n’a d’autre ambition que d’offrir « une expérimentation esthétique ».

Précisons d’ailleurs qu’aucune œuvre présentée n’était à vendre.


Le but était de toucher le public en illustrant la puissance, l’énergie, qui émanent des fétiches magiques Kongo et de l’œuvre graphique du jeune Basquiat (1960_1988), afro-américain d’origine haïtienne .

Un rapprochement inédit et réussi ! 


Exposition visible j’usqu’au 19 novembre à la Galerie Gradiva

9 Quai Voltaire 75007 Paris 

www.galeriegradiva.com


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