Mariane Ibrahim présente « Blue Lewoz », exposition personnelle de l’artiste plasticien Raphaël Barontini à la galerie du 18 avenue Matignon à Paris jusqu’au 23 juillet 2022.
Convoquant des pans de l’histoire de l’art européen et des portraits d’époque des Caraïbes, Barontini s’approprie des cultures pour composer ses propres narrations et figures, entre tradition et créolisation.
Le terme créole « Léwoz » trouve son origine dans les coutumes musicales afro-caribéennes, en Guadeloupe, lors de la traite des Noirs. Il s’agissait de soirées festives nocturnes des esclaves en fin de semaine afin d’oublier leurs conditions de vie, accompagnées de chants et danses, au rythme du gwoka et du son des tambours ka.
Les différents espaces de la galerie accueillent les traces d’une tradition collective rurale et résistante issue de la période de l’esclavage.
Portraits sur toile, tapisseries, rideaux, drapeaux et pièces textiles composent une série d’œuvres où l’inversion carnavalesque est totale.
Les personnages peints de l’artiste sont les acteurs d’un récit imaginaire et onirique nocturne qui écrivent une autre histoire des Caraïbes.
Blue Lewoz invite le visiteur à pénétrer dans un bal créole teinté de bleu indigo, la plante ayant été cultivée aux Caraïbes pendant l’époque esclavagiste.
L’artiste propose un regard sur l’histoire du textile à travers ce pigment, qui est l’une des matrices de cette parade.
Les codes vestimentaires, les traditions textiles, les représentations de cour, sont hybridés et réinventés.
A l’occasion de cette exposition, l’artiste dévoile son propre motif de « Toile de Jouy » sérigraphié sur les rideaux, robes et capes, lequel devient signe ou pictogramme mystérieux et emblématique.
Accompagné d’une pièce sonore créée en 2019 par le musicien hip-hop américain Mike Ladd et adaptée pour l’exposition, le bal secret va gronder dans les salons cossus où les danses léwoz sont symbolisées par des créations textiles portables.
A la croisée des cultures européennes, africaines et caribéennes, Blue Lewoz examine une histoire complexe et propose un imaginaire renouvelé. La mémoire, la fête et le rituel sont associés pour célébrer des réjouissances picturales aux accents futuristes.
Raphaël Barontini (né en 1984, France, vit et travaille à Saint-Denis, France) déploie un travail pictural singulier et audacieux passant d'une pratique classique sur toile à des pièces textiles et en volume de grandes échelles pouvant être performatives.
Il questionne le portrait et les symboliques de représentations dans une esthétique du collage mêlant photographie, impressions sérigraphiques et impressions numériques.
Ses œuvres prennent la forme de drapeaux, bannières, tentures, tapisseries ou encore de costumes d’apparat telles des capes.
Ses grandes scénographies et ses performances permettent d'appréhender les différents visages de sa production.
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