GABIN célébré à Boulogne-Billancourt

En inaugurant le 8 mars dernier à l’Espace Landowski de Boulogne-Billlancourt l’exposition consacrée à Jean Gabin, Jean-Christophe Baguet, maire de la commune, s’adressait ainsi au public venu nombreux :

« … peut-être aurez-vous oublié les liens qui unissent Gabin et Boulogne-Billancourt… laissez-moi, vous en dire quelques mots…

A l'Espace Landowski

Tout jeune, Gabin se rendait à Boulogne pour rendre visite à son grand père paternel, paveur, Ferdinand Moncorgé, domicilié à proximité de la porte de Saint-Cloud.

Ce dernier entretenait un jardin dans lequel il ne cultivait que des choux, un légume qui restera un plat favori de l’acteur.

Ferdinand Moncorgé est enterré au cimetière de l’Ouest.

C’est aussi dans les célèbres studios de Boulogne et de Billancourt que GABIN a passé une grande partie de sa carrière en y tournant pas moins de 26 films.

Plusieurs de nos rues rappellent ses glorieux passages comme la rue de La Grande illusion (1937), ou encore Le Jour se lève (1939).

Deux films dans lesquels GABIN excelle, comme à son habitude.

À cette époque, le décor naturel n’était pas encore du goût des cinéastes.

À propos du film « Le Jour se lève » et des plateaux exceptionnels alors créés par le chef décorateur Alexandre TRAUNER qu’André BAZIN, fondateur des cahiers du cinéma, dira « Si l’on filmait directement une place de banlieue, comparable à celle du film, vous verriez qu’elle vous paraîtrait moins vraie, qu’elle s’incorporerait moins au drame et qu’elle ne dégagerait pas cette amère poésie ».

Ces studios ont par ailleurs marqué la vie de notre commune de manière pittoresque et ont fait vivre dans leurs environs une multitude de commerces, cafés et restaurants.

C’est ainsi qu’en 1958, au cours du tournage d’ Archimède le Clochard, Darry COWL fait la connaissance de Jean GABIN dans l’une de ces fameuses brasseries. GABIN l’invite à sa table.

De cette rencontre le jeune artiste retiendra :

après l’avoir vu « mâchouiller gaillardement des hors-d’œuvre j’affirme avoir appris, au contact de ce prince de la comédie, l’importance de savoir écouter son partenaire et même ses silences ».

... un éloge de plus !

L’exposition offerte au public jusqu’au 10 juillet 2022, puise ses richesses dans les collections du Musée de Meriel dans l’Oise où il est né mais révèle également de façon inédite de très nombreux témoignages, objets, souvenirs personnels encore jamais présentés au public jusqu’à ce jour.

L’acteur est là tout à la fois, homme public et homme pudique. « La vie, l’amour, l’argent, les amis et les sots… », rappelait le monologue qu’il interpréta de façon si émouvante à l’automne de sa vie…

« C’est du vent le cinéma, de l’illusion, des bulles, du bidon »

Jean GABIN