Dernièrement venue à l’avenue Montaigne à Paris, la Galerie Fakhoury (également présente à Abidjan et Dakar) présentait le peintre ivoirien Aboudia.
Révélé en 2011 par ses peintures représentant la jeunesse ivoirienne dans la tourmente de la crise post-électorale, Aboudia s’est imposé en une décennie comme le chef de file d’une génération de plasticiens abidjanais qui sont devenus les hérauts des défis surmontés par la classe populaire ivoirienne au lendemain de la guerre.
Une décennie plus tard, les enfants de la guerre ont grandi. Les armes ont disparu des toiles, mais les œuvres de l’artiste-phénomène Aboudia sont restées fidèles à cette urgence, à cet impératif de survie.
La récurrence du graffiti, la surimposition d’images et de gestes fugaces sont les composantes directes de la genèse urbaine de son travail, l’héritage d’une époque où l’artiste n’avait que les murs pour s’exprimer.
Il y a du mort-vivant, du zombie plus éveillé que jamais qui s'éclaire dans ses tableaux. Un thriller sortit d'Afrique de l'ouest côtière, entre le béton et le sable, Aboudia crée un bal poussière fantastique.
Alors pourquoi qualifions-nous Aboudia de « phénomène » ?
Pour mémoire, c’est Bonhams qui offrit le premier Aboudia sur la scène des enchères :
c’est en mai 2013 que ses deux peintures « Nigga » and « Children » se sont vendues 6 300 euros chacune !
Et le le 9 mars à Londres chez Christie’s, estimé entre 36 000 et 60 000 euros, le tableau « Haut les mains » s’est envolé à 450 000 euros :
vertigineux !
« Haut les mains » vendu 450 000 euros chez Christie's
Pour en savoir un peu plus sur Aboudia et la classe montante des artistes ivoiriens, lire l’excellent « Les artistes et la société » de Jacobleu aux éditions L’Harmattan (voir p.11 "Aboudia ressuscite Basquiat").
Commentaires
Enregistrer un commentaire