COVID-19 : le masque WAX c'est tendance !






Avec le wax, une variété de masques à l'infini ...


Assortir son masque à sa tenue ...

Déconfinement oblige, le port du masque s’impose !
Alors pourquoi ne pas oser le wax ?

Le masque wax, c'est tendance !

Le « wax » - ou cire en anglais - également appelé « tissu africain », est un textile de coton ayant reçu sur les deux faces un cirage qui lui confère des propriétés hydrophobes.
Cette technique est inspirée de celle utilisée pour produire le batik javanais.
Les cires utilisées sont colorées et forment des motifs qui varient à l'infini dans une recherche esthétique.

Le wax est aujourd’hui très en vogue en Afrique subsaharienne où il sert à confectionner de nombreux vêtements, dont les pagnes wax !
Selon son origine le wax est dit « hollandais », « anglais », « africain » ou « chinois ».

L'histoire du wax remonte au XVIIème siècle

Au XVIIème siècle les Provinces-Unies (actuels Pays-Bas) en pleine extension de leur empire colonial prennent Malacca au Portugal, en 1644.
De là elles conquièrent entre 1663 et 1674 de Sumatra, Makassar et Java.
Au début du XIXème siècle, les révoltes et conflits qui secouent les Indes orientales néerlandaises, poussent les Néerlandais à recruter des auxiliaires sur les côtes d’Afrique de l’Ouest où ils sont également installés.
Ils recrutent, entre autres, des guerriers Ashantis en Côte-de-l'Or néerlandaise (actuel Ghana), pour les envoyer combattre à Sumatra et à Bornéo.
Ces tirailleurs néerlandais reviennent au pays où ils se font commerçants pour avoir emporté des batiks dans leurs bagages.

Ces tissus plaisent énormément aux Ashantis.
Les Européens voient dans cet engouement un moyen de commercer pacifiquement avec ces peuples guerriers.
Des usines, s'inspirant de la technique du batik javanais, sont installées, d'abord en Grande-Bretagne.
Elles utilisent de la cire (wax en anglais).
Les Hollandais reprennent l'idée et le nom, perfectionnent la technique et lancent un commerce transcontinental.
L'idée initiale était, pour les Britanniques - comme pour les Hollandais - d'inonder le marché indonésien de batiks produits plus vite et à faible coût.
Mais les Indonésiens boudent les productions européennes qu'ils estiment de mauvaise qualité car elles présentent des imperfections :
craquelures, points et lignes qui donnent des irrégularités au tissu et rebutent les puristes du batik.
En dernier recours, les industriels européens trouvent leur débouché commercial en Côte-de-l'Or (actuel Ghana), dont les habitants apprécient au contraire ces irrégularités, estimant les tissus plus vivants de la sorte.

Ne pouvant s'implanter en Indonésie, le commerce du wax s'organise donc autour d'un marché de substitution en Côte-de-l'Or néerlandaise, alimenté par les navires de charge néerlandais en route pour les Indes orientales néerlandaises.

L'entreprise Van Vlissingen & Co. (aujourd'hui Vlisco) envoie à l'époque des représentants au port de relâche d'Elmina, où se vendent les tissus, pour mieux cerner les attentes des clientes. L'autre marché est celui opéré par les tirailleurs néerlandais.

Avec la disparition progressive du commerce des esclaves, le pouvoir de l'Empire ashanti décline à partir de la fin du XVIIIème siècle, et les missionnaires prennent de plus en plus d'initiatives sur le continent africain. À leur suite, les commerçants néerlandais prennent contact avec les habitants, comprennent leurs préférences et leurs habitudes. Cela leur permet de rattraper leur retard sur les femmes qui détenaient jusque-là le monopole sur ce commerce. Quant aux missionnaires, ils favorisent la diffusion du pagne africain afin de couvrir la nudité de leurs ouailles, en accord avec les principes moraux qu'ils entendent transmettre.

En 2015, le wax est célébré comme un summum de la mode à travers le monde, porté par des fashionistas comme Lady Gaga ou Rihanna, utilisé par des modistes comme Burberry, Mary Katrantzou ou Agnès B.

Au Ghana, le port d’Elmina aux origines du wax

Elmina, sur la côte ghanéenne, est aujourd'hui un petit port de pêche de 20 000 habitants issu du premier comptoir européen du Golfe de Guinée
Les forts Saint-Georges-de-la-Mine et Saint-Jacques rappellent l'ancienneté de l'implantation européenne et l'âpreté des luttes dans ce qui a été un des plus grands centres africains de la traite des esclaves.
En 1380-1381, des navigateurs dieppois, à la recherche d'épices et d'ivoire, fondent La Mine sur la Côte de l'Or (actuel Ghana) avant que la guerre de cent ans n'interrompe les expéditions normandes.
En 1433, les Portugais s’emparent du Castel de La Mine, alors abandonné, pour le rebaptiser St. George del Mina qui deviendra plus simplement Elmina.

Le premier comptoir, dit « de la Mine » en raison de la grande quantité d'or qu'il y trouvèrent à acheter, est officiellement fondé en 1471 par Jean de Santerem et Pedro Escobar de retour de Sao Tomé.
Le fort Saint-Georges a été construit en 1482 par une décision du roi du Portugal, Jean II, prise l'année précédente.
Il est resté la tête de pont du Portugal en Afrique de l'Ouest, jusqu'à ce que la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales s'en empare en 1637.
Afin de protéger la forteresse nouvellement conquise les Hollandais font construire un deuxième fort, le fort Saint-Jacques ou Saint-Jago entre 1666 et 1671.

Du XVIIème siècle au début du XIXème siècle, la traite des esclaves fait la fortune de la cité.
En 1872, Elmina est cédée aux Britanniques.

Elmina est aujourd'hui un port de pêche actif.

Mais Elmina a servi de cadre au réalisateur Werner Herzog pour son film « Cobra Verde », avec Klaus Kinski dans le rôle principal (1987).
Cobra Verde est un film germano-ghanéen réalisé par Werner Herzog en 1987.
Il relate les aventures d'un bandit brésilien mandaté au début du XIXème siècle pour être le dernier trafiquant d'esclaves au Dahomey.
Après avoir perdu tout son bétail à cause de la sécheresse, Francisco Manoel da Silva quitte le Sertao brésilien, devient hors-la-loi et se fait appeler Cobra Verde.
Devenu l’intendant d’un planteur, ce dernier l’envoie au Dahomey (actuel Bénin) afin de ramener un convoi d’esclaves, mais, en réalité, il tient à se débarrasser de lui.
En effet, le souverain local extermine impitoyablement tous les Blancs qui s’aventurent sur ses terres...

"Cobra Verde" le film complet :



Extrait :



A lire :

- Wax & Co
- Wax 500 tissus



Par Anne Grosfilley (Editions de La Martinière)



La styliste Marie V95B (debout) créatrice de masques ... mais pas que !



Multiples déclinaisons du wax


Le fameux car rapide sénégalais



Au Salon de l'Agriculture de Paris 2018, les créatrices africaines ont été distinguées par le jury de la Presse Panafricaine


L'indigo est toujours très prisé (surtout avec le sourire !)


Derrière le DJ, motifs bogolan




Une pièce de wax hollandais se mesure en yards


Le wax sous toutes ses formes ...



Non ! ce n'est pas du wax ...

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