Who's Next 25 années de création !


(Olivier THIBAUD, texte & photos)

Vingt cinq ans après sa création, Who's Next est l’événement leader et international de la mode féminine en Europe.
Deux fois par an, Who’s Next réunit sur 4 jours environ 50 000 visiteurs au Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris, autour de 1 500 marques françaises et internationales.
Plus qu’un salon, Who’s Next est une véritable source d’inspiration pour les tendances du marché, avec son offre de prêt-à-porter, accessoires, beauté et lifestyle, et un programme complet de conférences et workshops.

Cet événement se tient à Paris Expo Porte de Versailles - VIPARIS.

Devant une telle offre il est impossible d’être exhaustif : nous nous contenterons donc de vous faire par de nos coups de cœur…

Et, vous le comprendrez bien vite, nous avons une passion avouée pour le wax un tissu dont nous vous comptons l'étonnante saga en fin de cet article ...

Le site Internet de Who' Next :


HARRIS M -  une jeune marque inspirée des rues animées de Château Rouge - robe wax Uniwax de Côte d'Ivoire

www.harris-m.com



La salopette selon HARRIS M


Caclès Paris - des sacs colorés tissés de fils plastique de nattes chinées au Togo

https://www.caclesparis.com/


PLOUF : la lessive écologique personnalisable

www.okpal.com/maisonplouf




Les Galeries Lafayette militent aussi pour une mode
éco-responsable en créant le mouvement Go for Good !

www.goforgood.galerieslafayette.com



Une nouvelle voie pour la formation aux métiers  des industries créatives
Celle d’une pédagogie fondée sur le pouvoir de l’intelligence collective, Celle d’une formation déployée uniquement par des professionnels , Celle d’une reconnaissance inconditionnelle des étudiants donnant à chacun la possibilité de s’épanouir à travers une confiance retrouvée, Celle d'un souci permanent des enjeux écologique




La dorure à chaud artisanale de la Minauterie : le design devient vecteur d'impact positif




TAMAT Créations :
Melissa Wainhouse - après avoir créé et animé durant 10 ans une troupe de théâtre à Kidal dans le nord Mali - s'est lancée un nouveau défi :
elle réalise dans son atelier de Montreuil des accessoires et des bijoux  à partir de cuirs tannés et peints par des artisanes Touarègues de Goram Goram au Burkina Faso

https://www.instagram.com/melissawainhouse


Lin et cuir artisanal Touareg




Juliette présente un modèle phare



Le Sapping c'est le podcast du sens de l'habit : il a créé un épisode spécial IMPACT/Who's Next dédié à la transition écologique de l'industrie du vêtement .
Affaire à suivre !

http://thegoodgoods.fr


Routine c'est la jeune marque de horlogère qui relève le défi de relocaliser toutes les étapes de la fabrication de ses montres sur le territoire français !

www.routine.fr



Amédée Paris c'est des foulards éco-responsables et arty créés à Paris.
Des collections confectionnées à partir d'une fibre d'exception : la laine mérinos de Tasmanie !
Atelier italiens et français .
Roulotage à la main (les connaisseurs reconnaîtront) !

www.amedee1851.com






Ce bandana reproduit une carte de la Patagonie : une façon de rappeler qu'Amédée 1851 est l'héritier de  la Compagnie de Navigation des Chargeurs Réunis crée en 1872 et qui assurait dès l'origine des liaisons régulières avec le Brésil et l’Argentine .


Une laine mérinos d'exception originaire de Tasmanie



Amédée Paris puise une partie de ses racines dans la Compagnie des Chargeurs Réunis


OFFTOLOVE est né au Sénégal dans un village situé entre Dakar et le La Rose

www.offtolove.com



De ravissants vêtements pour enfants par Aurélie Antolini : la mode enfantine revisitée avec le wax et réalisés par dix artisans du village de Niakoulrab au Sénégal !


La craquante mode enfantine c'est OFFTOLOVE

www.offtolove.com






Sophie Deh est une marque de prêt-à-porter féminin qui associe les imprimés wax à un vestiaire résolument urbain. Imaginer des vêtements toujours féminins dont la vocation ultime est de conjuguer chic et confort est l’un des fils conducteur de cette première collection d'inspiration africaine .





Accessoires de voyage créés en Tanzanie

www.madeofkitenge.com



La styliste parisienne Marie-Ghyslaine M'Banza puise son inspiration du Congo pour créer de superbes lignes de vêtements où le wax est toujours présent !
En fonction des modèles, Marie-Ghyslaine utilise exclusivement du wax , ou bien l'associe à d’autres tissus.
Pourquoi le wax ?  Pour ses imprimés, ses couleurs, sa chaleur et ses possibilités artistiques infinies et inspirantes.100% made in France, tout le travail de production, du stylisme à la confection, est réalisé dans des petits ateliers Parisiens.
Les modèles sont ainsi créés de manière artisanale en utilisant toutes les facettes du savoir faire français.

www.javoue.paris


Une mode gaie et colorée



Ces ravissants petits éléphants sont réalisés avec les chutes de tissu wax !




 Comme son nom l'indique, Le Petit Dakarois vient du Sénégal où Yoann Aboulkassimi partage sa vie avec la France .
Ces blousons modernes et confortables font appel au wax .
Mais pas que, puisque Yoann emploie aussi l'indigo et le bogolan . Ce dernier est une étoffe traditionnelle  créée par les tisserands artisanaux de Ségou au Mali, un  tissu qu'ils teignent avec des écorces naturelles .

C’est à l’occasion d’un Volontariat International en Entreprise en 2017, que Yoann découvre Dakar et se passionne pour cette ville.

Impressionné par le savoir-faire des tailleurs sénégalais, il décide de se lier à eux pour lancer la marque Le Petit Dakarois, et propose à Nil, Zaccarie et Vito de se joindre à lui dans cette aventure. Ensemble, ils sélectionnent de magnifiques tissus puis les assemblent pour créer une première collection.

La suite sur le site web :
www.lepetitdakarois.com





Wax, bogolan, indigo



A gauche le bogolan, à droite l'indigo


Indien Navajo directement venu du Montana présenter sa culture


Aperçu des danses traditionnelles Navajo :





Comme à la plage ...





Golden Car by AUDI



Si le wax m'était conté...

Empreint d’histoire et de traditions, le tissu wax, est un coton imprimé des deux côtés, grâce à un système de cire (wax en anglais) qui lui a donné son nom.
Fortement associé à l’Afrique, ses origines seraient pourtant indonésiennes.
A la fin du XIXème siècle, les colons anglais et hollandais découvrent la méthode d’impression des batiks javanais à l’aide de la cire. Ils s’en inspirent pour imprimer des motifs très colorés sur des étoffes de coton qui séduisent rapidement les Européens.
Les soldats ghanéens qui combattent pour la force coloniale hollandaise sont également conquis par ces nouveaux imprimés d’excellente qualité. Une fois leur mission achevée, ils font voyager le wax jusqu’en Afrique, où il connait très vite un grand succès.
Les Hollandais se lancent alors dans une production massive, suivis par les Anglais.
Ces deux pays sont aujourd’hui les deux fabricants principaux de wax.
On ne recense malheureusement guère plus que trois fabricants de wax sur le sol africain (dont UNIWAX en Côte d'Ivoire).
A la croisée des cultures et des peuples, la fabrication du wax provient donc du mélange de techniques d’origines indonésiennes, hollandaises et ouest-africaines.
Il est aujourd’hui fortement inséré dans la culture africaine, au point d’être considéré comme un tissu africain.


Mode de fabrication du wax
La fabrication du wax reprend la technique du batik traditionnel, mais de façon mécanique : une réserve de cire est appliquée dans les interstices de 2 rouleaux de cuivre "sculptés" selon les motifs à appliquer.
L’étoffe, ainsi protégée par des motifs de cire est trempée dans une teinture à l’indigo, puis exposée à l’air. Les couleurs secondaires sont ensuite appliquées à la main ou imprimées directement avec des planches.
Cette technique d’impression permet à l’étoffe de baigner dans la teinture, le wax est aussi éclatant au recto qu’au verso, sans envers, ne déteint pas et ses couleurs ont une tenue exceptionnelle.
Les différents designs de wax ont souvent un sens qui leur est attaché. Certains ont été inspirés par des histoires très personnelles, d’autres ont été inspirés par la rue, et d’autres encore par une occasion spéciale.
Si les coupons de tissu sortent des usines flanqués de simples numéros de série, il n’en est pas de même à leur arrivée. En Afrique ils vont prendre des noms de personnalités ("le sac de Michelle Obama"… ), de situations quotidiennes ("L’œil de ma rivale ", "mari capable"… ), ou plus improbable le nom d’un médicament à la mode ("Paracétamol"…).

Le tissu wax de nos jours

La lutte est difficile dans la concurrence entre le tissu wax hollandais et le tissu wax anglais. Et entre temps, s’ajoute la concurrence du tissu wax chinois dont le prix défie toute concurrence.
La fragilité politique et économique des pays africains ne leur permet pas d’avoir une stabilité de production comme celle des grandes marques européennes. Il est envisageable d’assister à la disparition du wax africain si les pays africains n’agissent pas. La réalité est d’ailleurs que la plupart des usines encore installées en Afrique sont en partie possédées par des hollandais, anglais, indiens ou chinois…

Le tissu wax, une saga planétaire

Le tissu wax est donc un symbole de l’Afrique.
Utilisé à son arrivée comme un pagne, il a évolué pour s’intégrer à la mode africaine, et il s’adapte aujourd’hui à la mode occidentale.

Le principal producteur de wax au monde est le hollandais Vlisco.
Chaque année cette entreprise écoule 70 millions de mètres de cet emblématique imprimé dont 90% en Afrique.
L’usine d’Helmond aux Pays-bas emploie 800 ouvriers dont des graphistes, designers, il peut y avoir jusqu’à 27 étapes de fabrication pour le « super-wax » !
C’est quelque 800 motifs différents qui sont en stock et défilent sur des sortes de rotatives comme les pages d’un journal, 24h/24, 7j/7…
Si les coupons de tissu sortent de l’usine pour être emmenés dans le port de Roterdam à destination de l’Afrique, flanqués de simple numéros de série, il n’en est pas de même à leur arrivée.
En Afrique ils vont prendre des noms de personnalités (« le sac de Michelle Obama »…), de situations quotidiennes (« L’œil de ma rivale », « mari capable »….), ou plus improbable le nom d’un médicament à la mode « Paracétamol »…
Aujourd’hui, le wax est un produit international ;
porté en Afrique, imprimé aux Pays-Bas, tissé en Chine, avec un coton acheté à des pays d’Asie du Sud ou… d’Afrique, Bénin, Zambie ou Côte d’Ivoire.

Ainsi en va le wax et la boucle est bouclée !




Bandana Transistor en batik de Java réalisé en Italie (création Heri Bisma, design Massimo Polvara)


Sources : Vlisco, Transistor Paris, J'Avoue et divers














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