HUGUES AUFFRAY, l’invité d’Olivier Lorquin à la Galerie Dina Vierny





Hugues Auffray par Tony Frank


"Hissez haut ... Santiano"


Complices de longue date : Olivier Lorquin et Hugues Auffray


Peintre ou sculpteur, une vocation première (4)


Santiano,version rock celtique à la dernière Fête de Lutte Ouvrière au château de Presles



Pour une soirée le temps avait suspendu son vol !

Au travers des photos de Tony Frank, Olivier Lorquin (1) recevait – au sens propre comme au sens figuré – cet éternel jeune homme qu’est Hugues Aufray.

Au sens propre car Hugues Haufray était bien présent le soir du 5 septembre sur le trottoir devant la Galerie Dina Vierny devenue soudain trop petite pour accueillir les nombreux fans et amis

Au sens figuré également car Hugues était présent – et le restera jusqu’au 2 novembre sous le forme de photos prise par l’œil complice de Tony Frank dans la même Galerie Dina Vierny.

Et que celui qui n’a jamais repris ou fredonné « Stewball » et surtout « Santiano » lève le doigt !

Ces chansons qui font partie de notre mémoire à tous valent à Hugues Aufray d’être parfois qualifié de « chanteur de feu de camp ».

Et n’y voyez rien de péjoratif car ces refrains appartiennent définitivement à notre mémoire collective.

Mais connaissez-vous l’origine de Santiano ?

Santiano est une chanson française créée en 1961, adaptée du chant de marins Santianna d'origine anglaise.

En anglais, la chanson est un chant de cabestan, marche lente et énergique que les marins reprenaient en cœur quand il fallait hisser les voiles ou remonter les ancres.
Il compte au nombre des chants à virer, au cabestan, au guindeau pour donner la cadence et coordonner l'effort du temps de la marine à voiles.

Hugues Aufray en interprète la première version française sur un rythme plus rapide et plus joyeux.

Dans le chant original anglais Santianna ou Santy Ano, il est fait allusion au président mexicain Antonio López de Santa Anna (Santianna), dont les premières strophes étaient :

O Santianna fought for fame
Away Santianna !
And Santianna gained a name
All in the plains of Mexico

Mais pour Stan Hugill, "The last working shantyman", le dernier chanteur de marine de la marine britannique, l'origine de ce chant fait plutôt référence à sainte Anne, patronne de la Bretagne et des marins bretons.

(1) Olivier Lorquin, propriétaire de la Galerie Dina Vierny (3), est le fils de Dina Vierny (2)

(2) Dina Vierny, née Dina Aïbinder le 25 janvier 1919 à Chișinău (Bessarabie, alors en Roumanie) et morte le 20 janvier 2009 à Paris, est une collectionneuse d'art française qui fut modèle pour quelques peintres et pour le sculpteur Aristide Maillol.
Muse du sculpteur depuis l'âge de quinze ans, elle est désignée dix ans plus tard, en 1944, exécuteur testamentaire de celui-ci, qui la considérait comme sa fille, et devient galeriste. Choisie en 1972 par l'unique héritier de Maillol pour être son légataire universel, elle crée en 1983 la Fondation Dina Vierny et ouvre en 1995 à Paris le musée Maillol.

(3) Dina Vierny, immigrée russe, arrive en France en 1926 à l’âge de sept ans. Son père organise à leur appartement des concerts de musique de chambre, auxquels assistaient ses amis intellectuels russes et français, comme Ivan Bounine, Saint-Exupéry ou Jean-Claude Dondel. Ce dernier remarque la jeune-fille de quinze ans, et dit à Maillol qu’elle ressemble à son œuvre et à celle de Renoir. Maillol lui écrit alors une lettre « Mademoiselle, on me dit que vous ressemblez à un Maillol et à un Renoir. Je me contenterai d’un Renoir ». Dina Vierny rencontre alors Maillol à Marly-le-Roi en 1934 et commence à poser pour lui. Au début de la guerre, Maillol part pour Banyuls et Dina le rejoint en 1940.

Pendant la guerre, elle se rend de temps en temps à Paris pour rendre visite à Picasso. Résistante, elle est contactée par Varian Fry sur les recommandations d’André Breton pour faire du passage à la frontière espagnole. Elle rencontre ainsi les artistes de la villa Air-Bel à Marseille. Arrêtée une première fois, Maillol l’envoie poser chez ses plus chers amis Bonnard, Matisse et Dufy, qui deviendront tous de très grands amis. Dina est arrêtée une seconde fois et incarcérée à la prison de Fresnes. Libérée après six mois grâce à Maillol, elle rentre à Banyuls et revient à Paris pour la libération en 1944. En septembre, Maillol meurt accidentellement des suites d’un accident de voiture.

Sur les conseils de Matisse et Jeanne Bucher, Dina Vierny décide d’ouvrir une galerie en 1947. Elle trouve un bougnat au 36, rue Jacob et Matisse demande à son ami Auguste Perret de lui dessiner la galerie : « Voilà, j’ai un de mes anciens modèles qui va ouvrir une galerie. Je tiens beaucoup à ce qu’elle l’ouvre. Voulez-vous faire les travaux ? C’est un bougnat rue Jacob. – Ah, pas du tout ! Mais Matisse, vous n’y êtes pas ! Je suis en train de reconstruire Le Havre et Amiens ». Finalement convaincu autour d’une bouillabaisse au Méditerranée place de l’Odéon, Auguste Perret dessine ces cimaises en lattes de bois tressées qui marquent l’identité si particulière de la galerie.

Du jour au lendemain, la galerie devient célèbre à Paris, avec une première exposition Maillol, puis avec des expositions de Rodin, Henri Laurens, Matisse, etc. Elle rencontre Serge Poliakoff et lui organise sa première exposition d’importance en 1951. Suivent des expositions de la suite Vollard de Picasso, de Kandinsky, Pougny, Dufy, Doucet, Charchoune, Gilioli, Couturier ou Zitman. Dina Vierny se prend ensuite de passion pour les Primitifs modernes et expose Bauchant, Bombois, Eve, Desnos, Racoff, Rimbert, Séraphine de Senlis et Vivin. Elle publie d’ailleurs le catalogue raisonné de Bauchant en 1994. Puis elle se rend en Union Soviétique au début des années 70 et découvre Kabakov, Boulatov, Yankilevsky et Oscar Rabin. Elle fait sortir clandestinement leurs œuvres de Russie et organise la fameuse exposition Avant-garde russe – Moscou 73.

Toujours animée par ce même éclectisme, la galerie est aujourd’hui dirigée par Olivier Lorquin, fils de Dina Vierny. Elle continue de présenter les œuvres de ses anciens artistes, mais s’engage également aux côtés d’artistes contemporains tels Frank Horvat, Jerry Schatzberg, Jean-François Jonvelle, Ra’anan Levy ou Nina Mushinsky… et à présent Hugues Auffray jusqu’au 2 novembre 2019.

(4) C’est un jour de 1948 que le jeune Hugues Auffray pousse la porte de la Galerie et déclare tout de go à Dina Vierny : « Je veux être sculpteur ! »… nous connaissons la suite.

Galerie Dina Vierny // 36 rue Jacob, 75006 Paris

du mardi au samedi de 14h à 19h

Téléphone : 01 42 60 23 18










Les chevaux, une autre passion ...


Harley Davidson : symbole de liberté et de grands espaces américains ...



Des concerts, un disque, un livre en préparation ...








... avec Bob Dylan




En plein coeur des Saint-Germain des Prés, la Galerie Dina Vierny



Commentaires