Le Bourget, 28 et 29 septembre 2019 : le musée de l’Air et de l’Espace fête ses 100 ans !




Depuis 100 ans, le musée de l’Air et de l’Espace du Ministère des Armées accueille le public et partage avec lui un grand rêve :
celui de voler et d’aller dans l’espace !
Déployer ses ailes, rejoindre le ciel, atteindre les étoiles… l’homme a cherché par tous les moyens à voler et à aller toujours plus haut, toujours plus loin.
À travers sa riche collection d’aéronefs, d’aérostats, de maquettes, d’uniformes,de photographies, d’estampes, d’affiches et d’objets d’art, le musée de l’Air et de l’Espace retrace cette incroyable histoire.
Chaque objet présenté dévoile un pan de cette grande aventure où des hommes et des femmes, en dépassant les limites de l’imaginable, ont contribué au développement de nouvelles technologies, à la découverte de nouveaux espaces et de dépasser les limites en voyageant dans l’espace.

Démonstration aérienne de la Patrouille de France

Pour son centenaire en 2019, le musée de l’Air et de l’Espace s’associe avec l’Aéro-Club de France pour proposer un meeting aérien exceptionnel à l’occasion du Carrefour de l’Air.

Partie intégrante du Carrefour de l’Air depuis 2011, le meeting aérien gagne encore de l’ampleur avec la présence, le dimanche 29 septembre, d’avions historiques en provenance des quatre coins du ciel. Ils rejoindront en vol le mythique tarmac du Bourget.

Dans l’après-midi du dimanche 29 septembre, un show aérien unique est organisé en partenariat avec l’Aéro-Club de France, soutenu par la DGAC, la Fondation Saint-Exupéry et Paris Aéroport. Acrobaties aériennes d’anciens avions, présentation d’avions en statique sur le tarmac, échanges avec les pilotes, etc. Le meeting aérien offre une occasion exceptionnelle de vivre la conquête de l’air. La Patrouille de France honore cet événement en effectuant une démonstration complète pour le public. Plusieurs champions du monde de voltige aérienne, dont l’actuelle championne du monde Aude Lemordant et la double-championne du monde Catherine Maunoury, ainsi que d’autres pilotes de record sont attendus pour des démonstrations

Liste des avions (sous réserve)

Morane Saulnier MS 317 (F-BCNL)
Stampe SV-4 (F-BCGQ)
Stampe SV-4 (F – BCXD)
Stampe SV-4 (F – BDME)
Junker JU 52 (F-AZJU)
Douglas C47 (F-AZOX)
Spartan Executive (N47W)
Fieseler FI 16 Storch (F-BDXM)
North American T6 Zero (F-AZZM)
Curtiss P40 Warhawk (F-AZKU)
North American P51 D Mustang (F-AZSB)
Piper L4B Grasshopper (F-GHIP)
Piper L4B Grasshopper (F-GBHY)
Piper L4B Grasshopper (F-BKNO)
Douglas AD4-NA Skyraider (F-AZFN)
Lockheed 12 Electra (F-AZLL)
Douglas DC3 (N49AG)
Chance Vought F4U – 5N Corsair (F-AZEG)
Boeing PT17 Stearman (F-AZGR)
Boeing PT17 Stearman Kaydet (F-HDVD)
Beech 18 S Bichette (F-HLOS)
Yakovlev Yak 3 Normandie Niemen (F-AZLY)
Yakovlev Yak 11 Normandie Niemen (F-AZNN)
De Havilland Canada DHC1 Chipmunk (G-AOJR)
Cessna 170 (F-BICE)
North American T6 Texan (F-AZCV)
Scottish Aviation – Bulldog Team (F-AZKI / F-AZOG)
MH1521 Broussard / MC 10 Cri Cri (F-GDPX / F-PZTU)
Extra 330LC (F-HCSA) – Catherine Maunoury
Extra 330SC (F-HXAL) – Aude Lemordant
Pitts S2B (F-HBOB)
Mudry – Apex Cap 222 (F-WWMZ)
Beechcraft Bonanza (D-ENIR)
Dassault MD 311 (F-AZKT)
EC 665 Tigre ALAT
NH90 Caïman ALAT
Extra 330SC – EVAA
Alphajet – Patrouille de France

Le programme des deux journées

Samedi 28 septembre

10h00 – 18h00 : Salon des exposants et animation sur le car-podium de l’Armée de l’Air

Dimanche 29 septembre

9h00 : Accès uniquement réservé aux spotters
10h00 – 12h00 : Avions visibles en statique
10h00 – 17h00 : Animation sur le car-podium de l’Armée de l’Air
13h30 – 16h30 : Meeting aérien
16h30 – 17h00 : Rencontre et dédicace avec la Patrouille de France dans le Hall de la Cocarde
10h00 – 18h00 : Salon des exposants dans le Hall Concorde et Exposition « Meaning Patrouille de France » dans le Hall de la Cocarde

Comment venir ?

Le Musée de l’Air et de l’Espace se trouve sur le site de l’Aéroport de Paris-Le Bourget, à moins de 10 mn de Paris. 2e arrêt de bus (ligne 350) après la Porte de la Chapelle. Il est aussi accessible par le métro (M7), le RER B (+ bus 152) et le bus 610.

Attention : exceptionnellement ce week-end, le musée de l’Air et de l’Espace ne proposera pas de parkings aux visiteurs, nous vous recommandons fortement de venir en transports en commun pour éviter tout désagrément.

Tarifs

Samedi 28 septembre
Salon des exposants : entrée libre

Dimanche 29 septembre
Meeting aérien et Salon des exposants : entrée payante

Vente en ligne (jusqu’au 29 septembre 00h00) :
Coupe-file : 10 €

Vente sur place :

Plein tarif (+26 ans) : 12€
Tarifs réduits : 10 €
Tarif jeune (19-25 ans) : 8 €
Tarif jeune (11-18 ans) : 6 €
Tarif jeune (0-10 ans) : gratuit

Le site web :




Goliath Farman F 60 :
il y a 100 ans, le premier vol commercial international













Il y a un siècle - le 8 février 1919 -, un avion transporte des passagers privés de Paris à Londres. Une grande première que ce vol commercial international, appelée à prospérer hors de toutes proportions dans le courant du siècle...

Il fait un froid mordant et sec, en ce matin du samedi 8 février 1919. Sur le terrain d'aviation de Toussus-le-Noble, au sud de Versailles, l'excitation est à son comble. Cet aérodrome est l'un des fiefs des frères Farman, les célèbres avionneurs ; c'est chez eux que se prépare un événement propre à marquer les annales de l'aéronautique.
Quelques minutes avant midi, le lieutenant Lucien Bossoutrot fait signe à son mécanicien, Lhomde : tout est prêt. Bossoutrot s'est illustré durant la Grande Guerre comme pilote de chasse, un temps complice au feu de Georges Guynemer et de Roland Garros. Il passe pour grand expert de la navigation « aux instruments », c'est-à-dire à l'aveugle. L'équipage est entièrement militaire, comme l'a imposé l'Administration de l'État vers lequel on a l'intention de voler : le Royaume-Uni.

Moment crucial : l'avion s'élève au-dessus de la terre gelée de Toussus-le-Noble. Bientôt les arbres eux-mêmes se font tout petits ; effet garanti sur ceux qui, à bord, font leur « baptême de l'air ». Car, et c'est un fait nouveau, pour ne pas dire révolutionnaire : le Farman emporte en ses flancs 12 passagers civils, munis chacun d'un bagage de dix kilos maximum. C'est la toute première fois en France qu'un vol est ouvert à de simples voyageurs ! Voyageurs aisés au demeurant : le prix du ticket est nettement supérieur au combiné train-bateau habituel...

Transporter des clients privés par la voie des airs ?
Une idée déjà ancienne

Les journalistes présents au décollage s'empresseront de qualifier d'« aérobus » cet avion de transport civil ; après tout il s'agit d'un moyen - certes fort peu répandu à l'époque - de transport en commun. Il est vrai que, depuis une grosse décennie, l'idée s'est répandue de transporter, par la voie des airs, des clients privés, habitués jusque-là des trains rapides et des paquebots de luxe. Les aéronefs ont d'abord été de grands dirigeables, les premiers étant les zeppelins, de la très germanique HAPAG, qui aura fait voyager quelques milliers de passagers pionniers entre 1909 et 1914 - pour un total de 900 vols à travers l'Europe. En France, une liaison régulière entre Issy-les-Moulineaux et Londres a été mise en place dès 1911, à l'initiative de Louis Blériot ; et la première liaison commerciale transmanche a eu lieu le 12 avril de la même année, sous les auspices du chef pilote Pierre Prier.

C'est la Grande Guerre, on le sait, qui voit l'aéroplane prendre le pas sur les ballons dirigeables, jugés trop vulnérables. D'impressionnants progrès ont par ailleurs été accomplis à la faveur des combats aériens, et tout un complexe industriel s'est développé afin de construire avions, moteurs, instruments de navigation, hangars aux formes variées... Ce complexe ne va pas, ne peut pas disparaître du jour au lendemain. Pour en sauver les acquis, plusieurs avionneurs ont eu l'idée de mettre sur pied une aviation de temps de paix, qui serait forcément commerciale. On transportera du courrier à la place des bombes, des civils en lieu et place des militaires. D'où la nécessaire mise en place de ce que certains nomment déjà « les routes de l'air ».

Dès avant la fin des hostilités, les frères Farman - Henry, Maurice et l'aîné, Richard, surnommé « Dick » - ont eu l'idée d'une connexion régulière entre Paris et Londres ou, plus exactement, entre l'aérodrome du Bourget et celui de Croydon. Le rêve halluciné de Jules Verne serait-il en passe de devenir réalité ? C'est précisément ce que pense Dick, chargé par la fratrie du développement de l'idée ; ce brillant ingénieur est en effet celui qui, en dépit de connaissances approfondies en aéronautique, assume chez les Farman le rôle de commercial.

Pour mettre en place son commerce d'un genre nouveau, Dick Farman recourt à des pilotes de guerre, tout juste démobilisés. Quant aux appareils que les trois frères ont eu l'idée d'affecter à ce nouveau service, il s'agit de bombardiers Farman F-60 sortis des usines de Billancourt et baptisés « Goliath », des avions militaires à l'origine, que l'on a désarmés et plus ou moins aménagés.

Course-poursuite entre les avionneurs

Une sorte de course-poursuite anime du reste les avionneurs de cet immédiat après-guerre : ainsi, dans l'Allemagne pourtant vaincue, la Deutsche Luft Reederei - ancêtre de l'actuelle Lufthansa - a-t-elle inauguré, dès le 5 février de cette première année de la paix, une ligne de 200 kilomètres entre Berlin et Weimar, la ville où fut proclamée la république. À quelques jours près, la ligne entre Paris et Londres n'aura donc été que la deuxième en Europe...

Revenons au vol historique de notre Goliath - ce Farman 60 agencé en transporteur civil - et à ses 12 clients privés. De leurs hublots, ces pionniers aperçoivent déjà les côtes britanniques et la grasse campagne d'Angleterre. Tout se passe au mieux : après un vol de deux heures trente-sept sans encombre - hormis d'assez violentes rafales de vent tout de même - l'appareil se pose aux portes de Londres, à Kentley, non loin de Croydon. Peu après 14 h 15 ! Succès total : avant ce jour historique, relier les deux capitales par train et par bateau prenait au bas mot sept heures. Le lendemain, le 9 février, le vol retour sera un peu moins rapide, du fait de vents contraires.

Mais Lucien Bossoutrot ne s'en tiendra pas là : quatre jours seulement après ce vol inaugural en direction de Londres, il opère la liaison entre Paris et Bruxelles. Assisté cette fois du mécanicien Emile Gueerats, il emmène, avec un léger retard au décollage, 15 passagers, dont le couple élégant formé par Henry Farman et son épouse. Plus que jamais, on voit crépiter, au départ de Toussus-le-Noble comme à l'arrivée à Evere, près de Bruxelles, les gros flashs au magnésium de l'époque... Entre les deux, un vol de deux heures dix à travers d'épaisses nappes de brume, mais qui n'en est pas moins une réussite. Le retour sera retardé pour de tristes raisons consulaires ; il interviendra le lendemain, 13 février. Suivront Bordeaux, Strasbourg et d'autres villes.

Les Farman ont ainsi quelques longueurs d'avance - quelques longueurs seulement. En effet, quelques mois plus tard, cinq autres compagnies proposent des services concurrents, qui, bientôt, intégreront aux Pays-Bas l'International Air Trafic Association (IATA) - effort rendu plus ardent par la catastrophe du 7 avril 1922, quand deux avions se sont percutés faute de coordination... En France, par ailleurs, les pouvoirs publics n'auront cessé de peser en faveur de l'éclosion d'une compagnie nationale : la CMA, qui devient Air Union en 1923, puis Air France en 1933. Les frères Farman, si l'on en croit Euloge Boissonnade, « créeront de 1918 à 1933, année de nationalisation de leurs usines, une gamme de 118 avions. Appareils solides, racés, souples qui, aux mains du chef pilote Lucien Coupet, puis des aviateurs de grands raids [...] donneront à la France vingt records du monde. »

Quant à Bossoutrot, l'homme du Paris-Londres, qu'est-il devenu ? Il se distingue dans l'ouverture de lignes toujours plus audacieuses. Le 11 août 1919, il ouvre - toujours au départ de Toussus-le-Noble - la ligne vers Casablanca : 1870 kilomètres, puis, en 1923, celle vers Dakar, qui comprend notamment un long et périlleux survol du Sahara. À cette occasion, une panne d'hélice l'oblige d'atterrir sur une plage mauritanienne, et il ne sauve la vie de son équipage qu'au prix d'une pratique courante... de l'espéranto ! Après une vie d'exploits - dont sept records du monde battus en novembre 1925 - et d'engagement politique, celui qui aura été l'ami de Malraux, de Trenet, de Maryse Bastié ne s'éteindra qu'à l'automne 1958.

LES AUTRES GRANDS NOMS DE L'AVIATION COMMERCIALE EN FRANCE

LOUIS BREGUET (1880-1955)

L'innovation en héritage

Titulaire, en 1910, du brevet n° 52, ce descendant du grand horloger Abraham Louis Breguet, diplômé de Supélec, a construit son premier avion dès 1909. Fournisseur pendant la Grande Guerre du célèbre Breguet XIV, il crée en 1919 la Compagnie des messageries aériennes, à l'origine d'Air France.

FERNAND LIORÉ (1874-1966)

Sur la mer comme au ciel

Polytechnicien, il lance, avec Henri Olivier (1885-1963) la firme Lioré & Olivier en février 1911. Il jouera notamment un rôle important dans la fabrication d'hydravions militaires et civils et, en 1921, fondera l'Aéronavale, absorbée dans Air Union en 1928.

PIERRE-GEORGES LATÉCOÈRE (1883-1943)

Réaliser l'irréalisable

Figure emblématique de l'aviation commerciale, ce centralien pyrénéen fabrique à Toulouse des cellules d'avion à partir de 1916. Il ouvre en 1919 les Lignes aériennes Latécoère (Afrique, puis Amérique latine), devenues la Compagnie générale aéropostale.

(source : Historia, février 2019)






















































































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